Presse écrite : le gratuit, un modèle d’avenir ?

Presse écrite

La presse écrite peut se définir comme étant l’ensemble des quotidiens, des publications périodiques et des organismes professionnels liés à l’activité.

La vocation de la presse est destinée principalement à diffuser de l’information (presse d’actualité, d’opinion, d’information, presse technique), du divertissement (récréatif, à usage de loisirs, d’évasion: feuilletons, bandes dessinées, jeux…) et en B to B, des informations techniques et professionnelles.

Support publicitaire

Mais la presse écrite est également un support publicitaire, ce qui lui procure une part importante de ses recettes (40% en moyenne). Les éditeurs sont donc tenus de trouver un juste équilibre dans leurs réponses aux attentes, parfois contradictoires, des lecteurs et des annonceurs.

Avec l’apparition de Métro et 20 Minutes en 2002 sur le marché français, le secteur a vu se développer un nouveau modèle basé sur la gratuité pour le lecteur (une précision, ce n’est pas la presse qui est gratuite car l’information a toujours un coût, mais bien son mode de distribution).

Ces supports sont entièrement financés par les annonceurs au travers de publicités. Toute la difficulté réside alors dans la capacité du gratuit à délivrer un contenu qui intéresse le lecteur et qui ne soit pas uniquement dicté par les attentes des annonceurs. Pas facile…

Il existe deux grands types de presse gratuite : la presse gratuite d’annonces (PGA) et la presse gratuite d’information (PGI) pour lesquelles une presse généraliste et spécialisée s’est développée.

Quel avenir pour la presse gratuite ?

Une profusion de supports gratuits a vu le jour au cours des années 2000. Néanmoins, selon une étude Xerfi (« Régies publicitaires à horizon 2015»),  la bulle des gratuits a fini par exploser. Entre 2002 et 2007, les recettes publicitaires ont progressé de 34%, notamment grâce à la prolifération de nouveaux titres. Depuis 2007, la courbe s’est inversée avec une régression de plus de 40% (2007-2010) des recettes. Cette diminution est distincte en fonction des segments : presse gratuite d’information (PGI) est à + 6% en 2010 quand la presse gratuite d’annonces (PGA) continue de plonger avec -12,7%.

Selon une autre étude Xerfi, « La presse gratuite à horizon 2015 », la PGA devrait disparaître dans les 10 prochaines années. Le chiffre d’affaire passera de 510 millions d’euros en 2010 à 70 millions en 2015, de par le basculement des petites annonces sur la toile. Alors quid du devenir de la PGI ?

Quand la presse gratuite est apparue, nous avons cru à la fin de la presse payante. Force est de constater que beaucoup d’encre coule encore… Et puis, quand le web a pris son envol, nous nous sommes dit que les jours du papier étaient comptés. Il n’en n’est rien là aussi…

Je suis convaincue que la presse papier gratuite spécialisée perdurera à côté de la presse papier payante tout comme la presse web mais à deux conditions.

La première condition résidera dans la qualité du support, c’est-à-dire dans la capacité à délivrer une information en cohérence avec les attentes de son lectorat. Le gratuit ne peut pas s’affranchir de la qualité. Une offre éditoriale bien dessinée permettra d’attirer les annonceurs et donc de pérenniser ses recettes publicitaires.

La seconde condition sera la capacité du gratuit à relever le challenge du numérique. Là aussi, le « print » ne pourra pas s’affranchir du « web », d’une présence forte sur la toile répondant à une nouvelle façon de consommer l’information via les Smartphones, les tablettes. Le multicanal n’est plus au choix, c’est l’avenir.

La question à laquelle je n’ai pas de réponse serait peut-être de réfléchir à de nouvelles sources de monétisation autres que la publicité, l’Etat ou les lecteurs ??