Pourquoi L’UNION fait la force !?

UNION

Interview conjointe de Gaël du BOUËTIEZ et de Bruno GOSSELIN, lobbyistes européens installés à Bruxelles.

Vue « d’en bas », c’est-à-dire, au niveau local, la Commission Européenne semble une Institution difficile à atteindre et à appréhender dans son appareil.

Or, c’est une des principales institutions de l’Union Européenne, instituée par le Traité de Rome de 1957 et dont le rôle premier est de proposer et de mettre en œuvre les politiques communautaires.

Pourquoi donc les Régions ont tout intérêt à être présentes et représentatives à Bruxelles ?

Gaël du Bouëtiez : La Commission Européenne est l’interface incontournable entre l’Europe et les régions, pour financer les projets structurants en co-financement. Les Régions deviennent les guichets uniques des fonds structurels via les Bureaux des Régions (comme Midi-Pyrénées Europe par exemple).

Ces Bureaux de Régions non seulement peuvent piloter et coordonner les fonds régionaux mais peuvent aussi conseiller en amont comment s’y prendre politiquement.

Les Bureaux de Régions sont d’excellents capteurs de tout ce qu’il se prépare, et sont le moyen de bâtir des partenariats. Ils sont les yeux et les oreilles de l’Europe et favorisent l’anticipation à 5 ans sur les orientations stratégiques en matière de développement économique des territoires.

Dans ce cadre, il y actuellement une sous-consommation des fonds structurels qui représentent 35% de budget européen.

Bruno Gosselin* : La Région Alsace permet aux entreprises d’être plus influentes au sein des institutions, via un dispositif gratuit : Le Bureau Alsace

Cet organisme représente les collectivités territoriales et organismes consulaires alsaciens auprès de l’Union Européenne. Il organise son activité de manière autonome, anime des échanges transversaux d’informations en considérant conjointement les priorités de ses partenaires et l’agenda européen. Travaillant ainsi en étroite coopération avec chacun d’eux, le Bureau Alsace réagit de façon adaptée et efficace aux demandes locales.

Le problème des pays d’Europe résulte dans la décentralisation. Les Régions sont trop petites pour avoir du poids dans les négociations à Bruxelles. Il serait plus pertinent qu’elles se regroupent.

Gaël du Bouëtiez : A contrario, la Catalogne et la Bavière ont un poids énorme à Bruxelles. Ce sont des Ambassades à part entière, comparées aux petites régions françaises. Aujourd’hui certaines de ces dernières ont compris l’enjeu et ont choisi de se regrouper pour former un espace interrégional européen et pour être plus influentes : les régions Bretagne et Pays de Loire et Poitou-Charentes, par exemple.

De même, l’Ile de France s’est regroupée avec 5 départements pour créer l’association Ile-de-France Europe qui constitue une véritable interface avec La Commission Européenne à Bruxelles. Ses activités sont principalement dédiées à la veille stratégique et à l’appui au montage de projets européens. Une équipe de permanents construit quotidiennement des liens solides avec les interlocuteurs européens et aide les collectivités franciliennes à mieux se repérer dans l’univers européen.